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Meeting du Ppa-ci à Port Bouet: l’intégralité du discours de Laurent Gbagbo
Aujourd'hui, 05:19

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« Je voudrais remercier toutes les délégations des partis amis et frères qui sont venues, je voudrais saluer les autorités de Port-Bouët, Petit-Bassam qui sont venues bénir la cérémonie. Et puis vous, les frères, les camarades, les amis qui êtes venus à ce meeting, je vous salue.

Je vous salue, comme je salue aussi tous les membres de la direction du parti qui sont à ma droite et à ma gauche. Mais aujourd’hui est un jour important, aujourd’hui est un jour important à cause de ce que la CEI a fait. Chers amis, on a publié une liste sur laquelle il n’y a pas le nom de Laurent Gbagbo. Est-ce que vous avez compris ça ? On a publié une liste sur laquelle il n’y a pas Cheikh Tidjane Thiam, sur laquelle il n’y a pas Soro Guillaume, etc. Est-ce que vous avez compris ça ? Que moi, Gbagbo Laurent, je ne serais pas digne d’être candidat à la présidence de la République parce que j’ai volé.

Est-ce que vous entendez ça ? Parce que braquer, c’est un mot brutal pour dire voler. Je ne suis pas un voleur. Et ceux qui ont fait la liste savent que je ne suis pas un voleur. Mais comme ils veulent qu’on se batte, on va se battre.

Ici, en Côte d’Ivoire, parmi tous ceux qui font de la politique, moi, Gbagbo, personne ne peut me traiter de voleur.

Je considère que cela est une insulte à ma personne. C’est une insulte à ma famille. Mais ils veulent qu’on se batte. Mais qu’ils sachent qu’on se battra. Alors, les jeunes, vous criez, on veut un mot d’ordre, on veut un mot d’ordre. Ce n’est pas comme ça qu’on se bat. Voilà. Ce n’est pas comme ça qu’on se bat.

Aujourd’hui, j’ai 80 ans. Et je me bats depuis que j’ai 18 ans. Et on ne m’a pas encore vaincu. Si je suis debout, c’est que je sais me battre.

J’essaie de recevoir les coups, mais j’essaie d’en donner. Mais j’essaie surtout quand il faut donner les coups. On ne donne pas les coups n’importe quand, ni n’importe comment. Ils veulent qu’on se batte, on va se battre. Je vais me battre pour mon honneur. Et je vais me battre pour la Côte d’Ivoire. Parce qu’il y en a qui parlent. Ils parlent, ils parlent. Mais si ce n’est pas pour la Côte d’Ivoire, certains-là peuvent me parler, moi ?

On est ici en Côte d’Ivoire, on se connaît. Il y en a qui parlent. Ils passent de plateau de télévision à plateau de télévision, et ils parlent.

Attention. Vous êtes en train d’aller trop loin. Trop, c’est trop. Trop, c’est trop. On m’appelle Gbagbo Laurent.

Je ne sais pas s’ils sont au courant. Mon grand-père, Gbagbo Gomiti, est mort en se battant contre les Français qui rentraient dans Gagnoa. Mon père, Zégbé Koudou, a fait la guerre en Normandie contre les armées de Hitler. Il a été blessé de guerre. Et le prénom Laurent que je porte était le prénom de son commandant de compagnie dans la guerre contre les Allemands. Attention. Vous êtes en train d’aller trop loin. Attention. On peut se tromper, mais il ne faut pas aller trop loin. Et des gens que j’ai ramenés à la vie veulent me jeter au royaume de la mort. Est-ce que ça, c’est normal ?

Donc, chers amis, considérez qu’ils veulent qu’on se batte, donc on se battra. On se battra. On ne peut pas laisser ça comme ça. On ne peut pas laisser ça comme ça. Vous venez trouver un fils authentique chez lui. Et vous voulez le piétiner chez lui. Mais non. Ça ne peut pas se passer comme ça.

Tu ne peux pas me trouver à Mama et puis vouloir me piétiner à Mama. Ça, ce n’est pas possible. Ce n’est pas possible. Alors, tu me trouves en Côte d’Ivoire et tu veux me piétiner en Côte d’Ivoire, moi. Ça ne peut pas être comme ça. Écoutez-moi bien. Ceux qui s’oublient là. Il faut qu’ils se souviennent que ce sont eux qui sont inéligibles. En restant strictement sur la lecture de la Constitution. Elle dit qu’un citoyen ne peut faire que deux mandats. Tu veux faire ton quatrième mandat ? Est-ce que c’est vrai ça ? Ou bien est-ce que j’ai mal entendu ? Ah. Ah !!! Trois, ce n’est pas un peu trop, là ?

Tu viens et le troisième mandat, tu dis que ton candidat est décédé, Amadou Gon Coulibaly. Donc vraiment, ça te fait pitié. Tu ne pouvais pas faire autrement. Aujourd’hui, Amadou Gon Coulibaly est encore décédé ?

Parce que c’était le prétexte pour le troisième mandat. Ah oui, j’avais laissé la candidature à un jeune, mais la mort me l’a arrachée. Comme si au RDR, il n’y avait pas d’autres candidats. Donc, faisons attention.

Quand tu viens me parler à moi, Gbagbo, le fils de Koudou, pour dire que je ne peux pas être candidat, là, il faut bien regarder ton slip, ton pantalon.

D’abord, avant de venir me parler, vous avez voulu la bagarre, on fera la bagarre. Moi, je n’ai pas cherché la bagarre. Regardez, en 2010, on fait une élection. Qui a respecté la loi ? Le Conseil constitutionnel dit que c’est Gbagbo Laurent qui a gagné. Vous dites non, ce n’est pas normal. C’est un ami de Gbagbo, Yao N’Dré. Donc, sa parole, vous voyez, c’est Youssouf Bakayoko. Ce qu’il a dit là, c’est ça qui est vrai. Mais Youssouf Bakayoko est qui ? Président de la CEI, c’est tout. Depuis quand le président de la CEI peut-il avoir une parole qui dit le droit ? Jamais. Ce n’est pas lui le juge de l’élection présidentielle. C’est le président du Conseil constitutionnel. Alors déjà, ça m’a senti. La nuit, Youssouf Bakayoko, il traîne dans le QG de campagne de mon adversaire.

Et de façon totalement illégale, il parle. J’ai dit de façon illégale, parce que pour qu’il parle, il faut qu’il soit entouré des membres de la CEI. Les dames de l’application, elles étaient là ? Même les Bamba Yacouba, ils étaient là ? Non. Non. Mais quand Yao N’Dré vient, il vient avec toute son équipe. Et il dit, c’est Gbagbo Laurent qui a gagné. On dit, oh, mais ça, c’est l’ami de Gbagbo. Et qui dit ça ? Le président de la République française, qui s’appelait à l’époque Nicolas Sarkozy. Nicolas Sarkozy, il est où aujourd’hui ? Et moi, ici, où ? Il porte des chaînes partout ? Toi, un pays n’est pas ton pays. Une élection a lieu là-bas. Deux candidats se disputent le résultat. Et c’est à toi que tu cours. Tu vas à l’ONU. Tu vas au Conseil de sécurité. Tu cherches des résolutions. Et tu dis, bon, on doit aller appliquer ça. On va mettre un vote caché dessus, on va aller appliquer. Mais où est ton problème ? Sarkozy, où est ton problème ? Où est ton problème ? Tu cours à droite, tu cours à gauche. Tu cherches des résolutions à l’ONU. Et aussitôt, tu viens les faire appliquer à Abidjan.

Mais qui t’a envoyé ? Qui t’a envoyé ? Qui t’a demandé de l’aide ? Vous voyez ? Et c’est la même chose qu’ils sont en train de recommencer. Est-ce qu’ils peuvent recommencer ça ?

À Abidjan, ici, on dit que c’est le premier couillon qui est couillon. Le deuxième couillon n’est pas couillon. Une fois, vous nous avez eus. Vous ne pouvez pas nous avoir une deuxième fois. Non, non, non, non, non. Non, non, non, non. Chers camarades, je vous demande de rester vigilants et mobiles. Parce que ce sont des provocations, ça. Ce sont des provocations. Il y en a qui disent blabla. Il est trop vieux. Il n’a qu’à laisser. Mais entre Alassane Ouattara et moi, qui est vieux ? Donc, je suis venu vous dire que celui qui est candidat pour un quatrième mandat, il n’est pas candidat. Il n’est pas candidat. Et lui, celui qui est candidat pour un quatrième mandat, il n’a qu’à savoir que nous ferons tout pour qu’il ne soit pas candidat.

Ah oui. Comme il veut la bagarre. On va faire la bagarre. On ne parlait pas trop de ça. On ne parlait pas trop de ça. Et eux, ils ont inventé un droit foireux, bizarre, nul, pour dire que voilà, comme il y a eu une nouvelle constitution. Mais ça, c’est quoi ça ? Ce n’est pas du droit. C’est du n’importe quoi. C’est du n’importe quoi. On dit, si tu as été candidat, et d’ailleurs lui-même, quand je faisais mon discours pour le racheter, je lui avais dit que c’était un mandat exceptionnel. Que je lui donnais. Ça va devenir quatre mandats ? Je t’aide. On te donne un mandat exceptionnel pour que tu sortes un peu la tête de l’eau. Et c’est toi qui vas venir me dire que moi, qui t’ai donné la chance, je ne suis pas candidat. Mais c’est toi qui vas être mon candidat pour la quatrième fois.

Est-ce que le trop n’est pas trop ? Quand même ! Donc, les jeunes qui étaient là, mes amis là, soyez prêts pour la bagarre ! Parce qu’ils veulent qu’on se bagarre, on va se bagarrer ! Parce qu’ils croient qu’on a peur de dire. Mais à un moment, il faudra qu’on envahisse toutes les rues d’Abidjan.

Mais il faut le faire pour que ça soit efficace. C’est pourquoi on attend. Sinon, on a peur de quoi ? Qu’est-ce qu’on n’a pas encore vu ? Qu’est-ce qu’on n’a pas encore vu ? À l’heure actuelle, il y a 107 prisonniers d’opinion dans les prisons de Côte d’Ivoire. 107 ! Quant à mes jeunes gens avec qui je marche là, les Pickass, les Koua. Eux, les convoquer là, c’est devenu une routine. Chaque matin, un policier se lève, il les convoque. Un matin, un juge se lève, il les convoque. Non ! Ce n’est pas ce pays-là dont moi j’ai rêvé.

Non ! J’ai rêvé d’un pays où il y a la liberté. J’ai rêvé d’un pays où les gens n’ont pas faim. J’ai rêvé d’un pays où l’école est gratuite. J’ai rêvé d’un pays où chacun peut se soigner quand il est malade. Voilà, c’est mon rêve. Mais chaque matin, appeler Koua Justin ? Demain, un policier ou un juge. Appeler Damana Pickass. Appeler Kipré, tout ça. C’est dépassé ! C’est dépassé, ça ! C’est des gaous ! C’est dépassé ! Et puis, ça veut dire quoi ?

Regardez, notre camarade de Dosso, Charles Rodel, un homme qui a participé à une manifestation contre la vie chère et la faim, il est encore en prison. Ça, ça veut dire quoi ? Ça veut dire quoi ? Est-ce que la vie n’est pas chère ? Mais alors ? Est-ce que quand on dit que la vie est chère, on a tué quelqu’un ?

La vie est chère, il dit que la vie est chère ? Vous les prenez, vous les mettez en prison ? Non, il faut sortir, il faut sortir de ce cauchemar.

Maintenant, c’est un cauchemar. Ce n’est même plus un pays. Mais en tout cas, si c’est moi qu’ils cherchent, il faut leur dire qu’ils m’ont trouvé. Quand ils me cherchent, ils m’ont trouvé. Depuis, je suis là, je ne dis rien, je ne fais rien, je fais mes petits meetings ici, mes meetings là, et ils ont dit, mais lui-là, il est trop tranquille, on va aller le chercher. Bon, ils m’ont cherché.

Dites-leur qu’ils m’ont trouvé. Ils m’ont trouvé. Ils cherchent la bagarre. Bon, on va se battre. Que c’est eux, ils ont déjà donné leur coup sur mon visage.

Maintenant, ils cherchent où il va donner son coup. Ça, ça me regarde. Ça me regarde. Nous voulons un pays propre. Nous voulons un pays où les gens sont libres. Nous voulons un pays où les enfants vont à l’école. Mais Amani N’Guessan n’est pas ici.

Quand je l’ai nommé ministre de l’Éducation nationale, est-ce qu’il est là, Amani ? Il n’est pas là. Mais nous avons fabriqué des livres pour toute l’école primaire. Comme ça, chaque enfant qui venait à l’école, on lui donnait les livres. On lui donnait les livres. Aujourd’hui, qu’est-ce qu’ils font avec ça ? Eux-mêmes, ils font les livres et puis ils vendent. Quand on cherche l’argent, il y a des endroits où on ne doit pas chercher l’argent. Les enfants du pays qu’on t’a confiés, pour leur apprendre à lire, à écrire, à calculer, ce n’est pas sûr que tu vas gagner l’argent. Si tu cherches l’argent là-bas, c’est la mort que tu cherches.

César Etou. Voilà ce que je voulais dire à nos amis. Que maintenant, on sera intransigeants. Il n’y a pas de quatrième mandat. Parce qu’Amadou Gon Coulibaly n’est pas mort. Il n’est pas mort. Amadou Gon Coulibaly n’est pas mort de nouveau. C’est ça.

Donc, il n’y a pas de quatrième mandat. Et il n’y a pas de droit foiré. Donc, si c’est ça, chaque un an et demi, tu fais une nouvelle constitution, et puis tu dis, oui, selon la nouvelle constitution-là, j’ai droit encore à un mandat. Et puis, après, tu fais encore… Non. Non, non, non, non, non. J’ai vu beaucoup de choses, mais je n’avais pas encore vu ça.

Chers amis, chers amis, je vous salue. Vous qui êtes venus nous accompagner, je vous salue. Chers amis, je vous salue. On se battra jusqu’au bout. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire. »


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