Le Forum sur la scolarisation des enfants handicapés sensoriels a réuni, le mercredi 11 juin 2025, divers acteurs au siège du Syndicat national de l’enseignement primaire public de Côte d’Ivoire (SNEPPCI) à Yopougon, soulignant l'urgence d'agir pour garantir le droit à l’éducation pour tous. Malgré certaines avancées, le chemin vers une inclusion véritable reste semé d'embûches.

Lors de cet événement, Camille Tano, président du Conseil d'administration de l'Union nationale des organisations des parents de personnes handicapées de Côte d’Ivoire (UNOPAH-CI), a mis en lumière le rôle essentiel des parents dans l’éducation de leurs enfants en situation de handicap. « J’appelle à une sensibilisation accrue sur les réalités du handicap et à la création de réseaux d'entraide pour lutter contre les préjugés et la stigmatisation », a-t-il fait savoir.

Kouassi Alfred, conseiller aux droits de l'homme, a rappelé que les lois en vigueur garantissent le droit à l'éducation pour tous les enfants, indépendamment de leur condition. Mme Zogba Odile, représentant la direction des écoles, a insisté sur le fait que chaque enfant mérite une éducation de qualité.

Pourtant, l'inclusion des enfants handicapés dans le système éducatif ivoirien reste partielle. Paul Gnelou, PCA du Réseau ivoirien pour la promotion de l’éducation pour tous (RIP-EPT), a alerté sur le fait que 48 187 enfants handicapés restent exclus de l’éducation. Les obstacles structurels, le manque de sensibilisation et les préjugés freinent encore la mise en œuvre des politiques éducatives inclusives.

« Notre objectif ici est clair : contribuer à la scolarisation durable et inclusive des enfants handicapés sensoriels. Pour y parvenir, nous devons identifier les obstacles structurels et systémiques à cette éducation. Nous devons également évaluer les perceptions des parents, enseignants et responsables éducatifs sur l'éducation inclusive », a-t-il déclaré.

À l’en croire, de nombreux parents, souvent démunis, expriment des doutes sur l'efficacité de l'éducation dispensée à leurs enfants. Les craintes de stigmatisation et l'absence de soutien adéquat contribuent à leur réticence à les inscrire à l’école.

Pour remédier à ces lacunes, le forum a proposé plusieurs pistes : la formation des enseignants à des pédagogies adaptées, la sensibilisation des parents, la création d’espaces de dialogue entre familles et éducateurs, ainsi que le développement de réseaux d'entraide. Des ateliers de sensibilisation et des programmes de soutien psychologique pour les parents ont également été évoqués.

GZ