Gbagbo radié de la liste électorale définitive : Ouattara va-t-il lui faire la passe ?
Et si c’était la poignée de main de reconnaissance de Gbagbo à Ouattara pour sa réintégration sur la liste électorale ?
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La liste électorale définitive, publiée le 4 juin 2025, a révélé une surprise de taille : plusieurs figures emblématiques de l’opposition politique ivoirienne en sont absentes. En clair, elles ont été radiées et ne peuvent, jusqu’à nouvel ordre, ni voter, ni encore moins se porter candidates à l’élection présidentielle d’octobre prochain.
Ces personnalités exclues de la course sont : Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro.
Concernant le cas spécifique de Laurent Gbagbo, une question revient sans cesse dans les cercles politiques : le président Alassane Ouattara va-t-il ramener l’ascenseur à son cadet ?
Petit retour en arrière. En 2005, alors qu’Alassane Ouattara était frappé d’inéligibilité, le président de l’époque, Laurent Gbagbo, avait accepté d’user des pouvoirs exceptionnels que lui conférait la Constitution pour permettre à son principal adversaire de l’époque de participer à l’élection présidentielle. Un geste qui avait divisé ses partisans, nombreux à s’y opposer.
Aujourd’hui, la situation est inversée. C’est désormais Alassane Ouattara qui détient le fameux « bic », celui qui peut faire et défaire les nœuds politiques. Simone Gbagbo l’a clairement exprimé lors du grand meeting de la Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI), tenu à la place Ficgayo, dans la commune de Yopougon :
« Ce n’est pas juste que ces personnalités soient radiées de la liste. On n’est pas d’accord, mais ils l’ont fait. C’est pour cela que nous disons aujourd’hui que le président Alassane Ouattara, au regard de la loi et de la Constitution ivoirienne, peut prendre son bic pour écrire une loi d’amnistie, effacer tout cela et permettre à tout le monde de participer aux élections. Cela contribuerait à faire baisser la tension dans le pays », avait-elle déclaré.
Depuis l’annonce de ces exclusions, l’opposition multiplie les actions pour obtenir leur réintégration. Du côté du pouvoir, plusieurs cadres insistent sur la souveraineté de la Côte d’Ivoire et la nécessité de respecter les lois en vigueur. La Commission électorale indépendante (CEI), de son côté, se dégage de toute responsabilité, expliquant que ces radiations découlent de décisions de justice transmises à l’institution.
Dans cette affaire, une seule personne détient la clé : Alassane Ouattara. Va-t-il laisser les choses en l’état ou choisira-t-il de faire un geste fort envers Laurent Gbagbo, comme ce dernier l’avait fait en son temps ?
Une grande question à laquelle lui seul peut répondre.
Lambert KOUAME
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