Présidentielle 2025 : l’opposition dénonce des dérives du parti au pouvoir
Pour ce premier grand meeting, les militants ont effectué nombreux le déplacement
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Lors d’un meeting politique de l'opposition dans la commune de Yopougon, Simone Gbagbo, porte-parole de la Coalition pour l’Alternance Pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI), a vivement critiqué plusieurs décisions et pratiques du pouvoir en place, appelant à un retour aux principes démocratiques et à un dialogue national inclusif.
Devant une foule nombreuse qui a effectué le déplacement à la place Ficgayo de Yopougon, l’ancienne Première dame n’a pas mâché ses mots, martelant qu’à cinq mois de l’élection présidentielle « il y a des choses sur lesquelles nous ne sommes pas d’accord », avant de détailler ces points de discorde.
Le premier sujet de désaccord : le parrainage citoyen, désormais requis pour la validation des candidatures à la présidentielle. Pour Simone Gbagbo, cette mesure viole le principe du vote à bulletin secret garanti par la Constitution. « On nous demande d’avoir des électeurs par région qui s’engagent publiquement à soutenir un candidat. Ce n’est pas constitutionnel », a-t-elle dénoncé, appelant à l’ouverture urgente de discussions sur ce point.
Elle a aussi pointé du doigt les obstacles pour tous les partis politiques de tenir des rassemblements sur l’ensemble du territoire national. Elle a fustigé ce qu’elle considère comme une « chasse gardée » de certaines zones par le parti au pouvoir. « Pourquoi un parti peut faire des meetings partout et pas les autres ? Ce n’est ni juste, ni légal », a-t-elle martelé.
Le troisième point abordé concerne la présence des dozos, des chasseurs traditionnels qui veulent se déployer dans plusieurs localités. Simone Gbagbo a révélé que des courriers ont été adressés des autorités administratives par des organisations de dozos annonçant le déploiement de leurs hommes dans des villages. « Les dozos ne font pas partie des forces de sécurité. Qu’ils restent chez eux », a-t-elle exigé
Le débat sur un quatrième mandat pour Ouattara est encore revenu. Simone Gbagbo a évoqué la possibilité d’une nouvelle candidature du président Alassane Ouattara, la qualifiant d’illégitime au regard de la Constitution. « Le RHDP a le droit de choisir son candidat, mais la Constitution parle de deux mandats. Le président Ouattara n’aurait déjà pas dû faire un troisième », a-t-elle insisté, exhortant le parti présidentiel à « proposer un autre candidat » parmi ses nombreux cadres.
La porte-parole de la CAP Côte d’Ivoire s’est insurgée contre la radiation de figures politiques majeures telles que Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, Guillaume Soro, ou encore Noël Akossi Bendjo, de la liste électorale. « Ce n’est pas juste, mais ils l’ont fait », a-t-elle regretté. Elle a appelé le président Ouattara à « prendre son bic » pour signer une loi d’amnistie, permettant selon elle, d’apaiser les tensions politiques.
A travers toutes ces actions et propositions, la volonté de la CAP Côte d’Ivoire, c’est de retrouver la paix, la cohésion. « Notre vision, c’est d’avoir un pays debout, qui maîtrise son développement, son avenir, ses décisions, sa sécurité », a-t-elle conclu.
Lambert KOUAME
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