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Éditorial : Le défi de la structuration de la formation
27 mai 2025, 21:02

Édito

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La Fédération Ivoirienne de Football (FIF) a franchi une étape importante en organisant, la semaine dernière, un séminaire dédié aux centres de formation en Côte d’Ivoire. 

Cette initiative arrive à point nommé, tant il est urgent de renforcer un secteur fondamental pour l’avenir du football ivoirien : la formation des jeunes talents. Aujourd’hui encore, cette filière reste trop peu structurée pour permettre au pays de pleinement exploiter son potentiel. 

Comme l’ensemble des nations d’Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire regorge de jeunes joueurs talentueux. Un simple regard aux données publiées par l’Observatoire du Football (CIES) en 2025 en apporte la preuve : quatre pays ouest-africains  le Nigeria, le Ghana, le Sénégal et la Côte d’Ivoire  figurent parmi les 20 premières nations ayant formé le plus de joueurs expatriés évoluant dans les 135 meilleures ligues mondiales. Ce sont autant de pays que l’Amérique du Sud avec le Brésil, l’Argentine, la Colombie et l’Uruguay. Mais lorsqu’on compare le nombre de joueurs issus de ces régions, l’écart est considérable : plus de 7 000 Sud-Américains contre un peu plus de 2 500 Ouest-Africains, alors que les 4 pays de ces deux régions comptent une population similaire d’environ 300 millions d’habitants. Un graphique complémentaire met en lumière les trois principales régions du monde qui fournissent la majorité des joueurs professionnels expatriés (hors binationaux nés ou formés en Europe) :  l’Europe , l’Amérique du Sud , l’Afrique de l’Ouest. Ces données révèlent toute l’ampleur du vivier ouest-africain en quantité et en qualité alors même que les structures de formation n’en exploitent aujourd’hui qu’entre 10 % et 20 % du potentiel. Que se passerait-il si chaque pays de la région disposait de 10 à 15 centres de formation bien équipés et bien gérés ? C’est là l’enjeu majeur pour la Côte d’Ivoire : bâtir, à l’instar du Maroc, un véritable réseau national de formation pour révéler et accompagner ses jeunes talents à travers tout le pays. Le défi est de taille. Il s’inscrit dans le temps long  au moins une décennie et repose sur la détermination d’hommes et de femmes convaincus de l’importance d’une politique de formation. 

Une politique certes moins spectaculaire qu’un trophée continental remporté par l’équipe nationale, mais bien plus durable pour inscrire la Côte d’Ivoire dans le cercle des grandes nations du football africain et mondial. 

Benoît YOU

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