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Détention de Lida Kouassi et Koné Boubacar : les avocats du PPA-CI dénoncent des violations de procédure et annoncent des actions
13 août 2025, 23:21

Le collectif des avocats du PPA-CI monte au créneau pour dénoncer la procédure ayant conduit à la détention de ses cadres

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Les avocats des militants du Parti des Peuples Africains–Côte d’Ivoire (PPA-CI) contestent fermement la procédure ayant conduit à l’interpellation puis au placement sous mandat de dépôt de deux hauts cadres du parti : Moïse Lida Kouassi, ancien ministre d’État et ministre de la Défense, ainsi que Boubakar Koné, ex-directeur du protocole d’État et ambassadeur.

Ces deux personnalités sont accusées d’être les instigateurs des violences survenues le 1er août 2025 à Yopougon, au cours desquelles un bus de la SOTRA a été incendié et un véhicule de la police endommagé. Interpellés, ils ont été placés en garde à vue, puis déférés le 11 août avant d’être incarcérés au Pôle pénitentiaire d’Abidjan.

Lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 13 août à la Maison de la Presse, le collectif des avocats du PPA-CI a exprimé son indignation face à ce qu’il qualifie de « violations graves des règles de procédure ». Maître Kanon Blé, l’un des avocats, a rappelé que ses clients ayant occupé de hautes fonctions d'État, leur arrestation aurait dû suivre une procédure spéciale, excluant l’intervention des officiers de police judiciaire.

Selon ses explications, le procureur a affirmé que des militants du PPA-CI avaient été arrêtés suite à une enquête, et que l’un d’eux aurait fait des aveux. Quelques jours plus tard, d’autres militants, dont Lida Kouassi et Koné Boubakar, ont été convoqués par la préfecture de police.

« À notre grande surprise, il ne s’agissait plus d’une simple notification d’une réquisition du procureur, mais d’une véritable audition », a dénoncé Me Kanon. Il a souligné que cette manière de procéder viole la procédure spéciale réservée aux hauts fonctionnaires de l'État.

Les deux cadres du PPA-CI auraient été auditionnés de 22h30 jusqu’au lendemain à 18h, avant d’être gardés à vue, puis transférés à l’unité spéciale antiterroriste, et enfin placés sous mandat de dépôt.

Me Kanon a également évoqué des irrégularités dans les premières gardes à vue : absence d’avocats, violations de la présomption d’innocence, et conditions d’audition jugées inacceptables.

Le collectif d’avocats prévoit plusieurs actions pour contester cette procédure :

« Nous allons saisir le procureur général près la cour d’appel d’Abidjan pour demander la levée de la réquisition. Elle porte atteinte à la présomption d’innocence. Nous saisirons également le Conseil supérieur de la magistrature, ainsi que des organisations de défense des droits de l’homme afin que ces violations soient constatées et que des solutions soient trouvées », a conclu Me Kanon.

Lambert Kouamé

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