Seydou Koné : “La littérature est un don de Dieu que je mets au service de mes lecteurs” (Interview)
Seydou Koné, écrivain ivoirien aux œuvres traduites en plusieurs langues, sensibilise sur les réalités sociales et les dangers de l’immigration clandestine à travers ses récits
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Seydou Koné est un écrivain ivoirien reconnu, dont l’œuvre riche et engagée explore les réalités sociales et humaines à travers la littérature. Romancier, dramaturge et nouvelliste, il s’est imposé sur la scène littéraire africaine et internationale grâce à ses récits puissants traduits en plusieurs langues. Son dernier ouvrage, Guerre silencieuse, met en lumière les dangers et les espoirs liés à l’immigration clandestine, un thème au cœur des préoccupations contemporaines.
Dans cette interview accordée à www.pressecotedivoire.ci, Seydou Koné nous ouvre les coulisses de son parcours, de ses inspirations et de son regard sur la littérature africaine.
1. Présentation et parcours
Pci : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs et nous parler de votre parcours personnel et professionnel ?
SK : Je me nomme Seydou Koné, je suis écrivain ivoirien. Je suis l’auteur de seize ouvrages, publiés pour la plupart en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud. Mes livres les plus connus à l’international sont The Sin, El Pecado, La déchirure… Sur le plan professionnel, je suis fonctionnaire dans un grand ministère.
Pci : Vous êtes romancier, dramaturge et nouvelliste, avec un master en droit des affaires et fiscalité des entreprises. Comment conciliez-vous ces deux univers : le droit et la littérature ?
SK : J’ai commencé à écrire à l’âge de dix-huit ans, au lycée. La littérature est une passion que j’ai découverte bien avant le droit. Je n’ai aucune difficulté à concilier les deux domaines.
Pci : Votre oncle, Amadou Koné, est un écrivain reconnu. Quel rôle a-t-il joué dans votre vocation d’écrivain ?
SK : C’est vrai que mon oncle est un écrivain reconnu dans le monde. Il m’a influencé à devenir écrivain, et même à chercher à être plus reconnu et célèbre que lui. Il me donne de précieux conseils et m’encourage à faire preuve de patience dans la littérature.
2. Œuvres et thèmes
Pci : Vous avez publié plus d’une dizaine d’ouvrages traduits en plusieurs langues. Quels sont les thèmes qui vous tiennent le plus à cœur ?
SK : Mes livres sont publiés en français, en anglais, en espagnol, en portugais et en italien. Je suis un écrivain “misérabiliste”, c’est-à-dire que je décris avec insistance les aspects misérables de la vie en société. Mon thème principal est la misère qui ronge les familles pauvres. J’aborde aussi la prostitution, le chômage des jeunes, le réchauffement climatique, la cherté de la vie, les grossesses en milieu scolaire…
Pci : Votre ouvrage Guerre silencieuse traite de l’immigration clandestine. Qu’est-ce qui vous a inspiré cette histoire ?
SK : J’ai jugé utile d’écrire Guerre silencieuse pour sensibiliser la jeunesse africaine et internationale aux dangers du désert et de la mer. Pour être lu, il faut traiter des sujets qui intéressent les lecteurs, car les peuples ont soif de connaissance.
Pci : Kadia, le personnage principal, traverse des épreuves difficiles pour atteindre l’Europe. Quel message souhaitez-vous transmettre ?
SK : À travers Kadia, je veux dire aux jeunes que les risques de décès lors de la traversée du désert et de la mer sont élevés. Chaque année, des milliers d’Africains y perdent la vie. Les 2 000 ou 3 000 euros dépensés pour l’immigration clandestine pourraient servir à entreprendre dans leur pays.
3. Processus d’écriture et style
Pci : Comment travaillez-vous à l’écriture de vos livres ?
SK : Je pense qu’il faut écrire pour que la majorité des gens puissent vous lire. Mon style est simple et concis. Ce sont mes intrigues solides, la complexité de mes personnages et la grâce d’Allah qui plaisent aux lecteurs et favorisent la traduction de mes livres en plusieurs langues.
Pci : Votre style est décrit comme incisif et poétique. Comment le définiriez-vous ?
SK : Mon style plaît aux lecteurs, et j’ai de bons retours après lecture. Pour moi, la littérature est un don de Dieu. Un livre plaisant se vendra sur plusieurs années.
Pci : Vos œuvres sont traduites et publiées à l’international. Comment vivez-vous cette reconnaissance ?
SK : Je remercie Dieu pour ces traductions et cette diffusion. Je suis heureux que mes livres soient à la Library of Congress aux États-Unis et qu’El Pecado soit enseigné dans plusieurs universités d’Amérique du Sud. Je suis également fier que des étudiants ivoiriens et africains utilisent mes ouvrages pour leurs thèses.
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