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Le Marché Financier Régional de l’UMOA annonce un projet de réduction du délai de règlement des transactions boursières
Hier, 00:25

En réduisant le délai de règlement à J+2, le DC/BR s’aligne sur les standards internationaux

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Le Dépositaire Central/Banque de Règlement (DC/BR) de l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA) a annoncé un projet visant à réduire le cycle de règlement des transactions sur le marché financier régional d’ici la fin de l’année 2025. L’annonce a été faite ce mercredi à Abidjan par le directeur général de l’institution, Birahim Diouf.

L’objectif est clair : gagner en rapidité et en liquidité.

Jusqu’ici, les opérations boursières sur le marché de l’UMOA étaient réglées selon un cycle dit J+3, c’est-à-dire trois jours ouvrés après la transaction. Le projet vise à ramener ce délai à J+2, en ligne avec les standards internationaux actuels. Ce changement permettra aux investisseurs de recevoir plus rapidement les titres achetés ou les espèces issues d’une vente, favorisant une rotation plus rapide du capital, donc une meilleure liquidité du marché.

« L’objectif est de réduire le délai d’attente quand vous achetez sur le marché. Cela donne plus de souplesse aux investisseurs, qui peuvent ainsi réinvestir plus rapidement », a expliqué M. Diouf.

Depuis sa création en 1996, le DC/BR joue un rôle central dans le fonctionnement du marché boursier régional, assurant la conservation des titres, la circulation sécurisée et le règlement-livraison des transactions. La réduction du cycle de règlement représente une étape structurante pour améliorer l’attractivité de la place financière de l’UMOA, notamment auprès des investisseurs internationaux.

« Pour les investisseurs, locaux comme internationaux, c’est un gain de temps, de rendement et de sécurité. Cela renforce notre attractivité et positionne notre marché sur des standards internationaux », a-t-il affirmé.

 

Selon lui, certains investisseurs restent encore à l’écart du marché régional en raison des délais actuels. « Un cycle de J+3 peut représenter un frein pour les acteurs habitués à des environnements plus réactifs. La réduction de ce délai contribue à atténuer les risques en cascade liés aux décalages de règlement », a-t-il expliqué.

« Aucun autre marché africain n’est encore passé à J+2 pour les actions. Nous serons pionniers dans cette transition, comme c’est déjà le cas pour certains marchés obligataires », a précisé le directeur général.

Pour mener à bien cette réforme, un groupe de travail multipartite a été mis en place afin d’analyser l’ensemble des implications opérationnelles et réglementaires. Si peu de difficultés ont été relevées du côté des acteurs locaux, quelques ajustements ont été nécessaires pour répondre aux préoccupations des investisseurs internationaux, notamment liées aux fuseaux horaires et aux délais de confirmation des transactions.

Une circulaire de procédure est en cours de finalisation pour encadrer ces situations exceptionnelles, tout en maintenant la sécurité des opérations.

Un levier de modernisation du marché

Cette initiative s’inscrit dans le cadre des missions de service public du DC/BR, et reflète la volonté des autorités financières régionales de moderniser l’infrastructure de marché. En plus de réduire les risques de contrepartie et les coûts opérationnels, cette réforme incite les acteurs à renforcer leur professionnalisme et leur efficacité.

« Il n’existe pas de risque zéro, mais des marchés bien plus complexes que le nôtre ont déjà franchi ce cap. Il est temps pour nous aussi d’évoluer », a conclu M. Diouf.

Outre le passage à J+2, M. Diouf a également évoqué d’autres projets structurants en cours, notamment, l’inscription en compte au niveau client, qui vise à assurer une identification nominative des propriétaires de titres dans les livres du DC/BR, conformément aux meilleures pratiques internationales.

- La digitalisation des opérations d’appel public à l’épargne (DIGIAPE), une plateforme financée par la Banque Africaine de Développement (BAD), qui permettra de moderniser et automatiser le processus de souscription sur le marché primaire. L’objectif, c’est de renforcer la transparence, l’accessibilité et la supervision des opérations par les régulateurs.

 

Lambert KOUAME

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