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Amadou Coulibaly plaide pour une souveraineté médiatique africaine : « S’approprier l’espace médiatique africain, par des Africains, pour les Africains »
19 juin 2025, 18:41

Ensemble, les africains pourraient s'approprier leur espace médiatique

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Le ministre ivoirien de la Communication, Amadou Coulibaly, a plaidé en faveur d’une souveraineté médiatique africaine, lors de l’ouverture de la 16ᵉ Assemblée générale de l’Union africaine de radiodiffusion (UAR), ce jeudi à Cocody, Abidjan. Aux côtés du Premier ministre Robert Beugré Mambé et de nombreuses figures du monde des médias, il a invité les professionnels du secteur à réinventer leur modèle pour résister aux défis croissants auxquels fait face le paysage audiovisuel du continent.

Face à une conjoncture marquée par la pression économique, le recul des financements publics, la domination des géants mondiaux de l'information et une transition technologique accélérée, Amadou Coulibaly a exhorté les radiodiffuseurs africains à prendre leur destin en main. « Cette nouvelle donne vous appelle, en tant qu’éditeurs et diffuseurs de programmes, à réinventer votre secteur », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de revoir les modèles économiques et les stratégies de production pour mieux s’adapter à la réalité numérique.

Selon le ministre, la perte de vitesse des médias africains n’est pas sans conséquences : précarisation des professionnels du secteur, fragilisation du tissu social, et déclin de la souveraineté culturelle. Pour lui, il est impératif de « s’approprier l’espace médiatique africain, par des Africains, pour les Africains », dans un contexte de concurrence exacerbée et de mutations sociétales.

Il a, par ailleurs, invité l’UAR à s’investir pleinement dans la fidélisation du public africain en s’appuyant sur les nouveaux formats de diffusion comme le streaming, les médias sociaux, les podcasts et les plateformes OTT (Over-the-top, méthode de diffusion de contenus : films, émissions, chansons, etc via une connexion internet existante, qui ne passe pas par les ondes ou le câble), l’innovation et la valorisation des contenus locaux : culturels, historiques, touristiques et socioéconomiques doivent, selon lui, être au cœur de cette dynamique de reconquête.

Amadou Coulibaly a aussi salué les efforts de la Côte d’Ivoire pour soutenir son audiovisuel national. Il a cité les réformes législatives et institutionnelles, ainsi que la création de l’Agence de Soutien au Développement de l’Audiovisuel, comme preuves de l’engagement de l’État à revitaliser ce secteur stratégique.

Le ministre s’est dit confiant quant à l’impact des décisions issues de cette assemblée sur l’avenir du paysage médiatique africain : « Je ne doute pas que les décisions qui sortiront d’Abidjan contribueront à développer durablement le secteur de la radiodiffusion. Le continent est à un tournant décisif. »

Allant dans le même que le ministre, le directeur général de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) Jean Martial Adou n’a pas manqué de relever qu’au cours des échanges qui vont meubler cette assemblée générale, « chaque mot, chaque idée, chaque plan peut contribuer à façonner le futur de nos médias, à renforcer la voix de l’Afrique dans le monde et à encourager des collaborations durables ».

Pour lui, l’évolution rapide des technologies numériques dans le secteur des médias audiovisuels n’est plus une option, mais une obligation.

« La transformation numérique nous pousse à repenser nos modes de production, de diffusion, et à investir dans de nouvelles compétences pour rester compétitifs et répondre aux attentes de nos audiences », a-t-il ajouté, avant d’évoqué la nécessité de s’approprier l’intelligence artificielle, « cette technologie qui permet d’améliorer l’efficacité, la productivité et la qualité de nos contenus ».

Lambert KOUAME

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