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Organisation de la fête de génération à Moossou : une affaire de date menace la cohésion sociale
3 juin 2025, 15:44

Si le problème de date entre ces deux générations n'est pas réglé, la fête de génération risque de ne pas avoir lieu

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Le royaume de Moossou, habituellement paisible sous la gouverne de Sa Majesté Nanan Kanga Assoumou, est aujourd’hui secoué par une crise communautaire liée à la fête de la génération N’Nowé, prévue pour le samedi 7 juin 2025. La controverse oppose cette génération à une faction dissidente, les Noudjou, qui revendiquent également leur droit à organiser leur propre célébration à la même date, remettant en question la cohésion locale et le respect des traditions ancestrales.

 

Selon les représentants de N’Nowé, toutes les démarches administratives nécessaires à l’organisation de leur fête ont été scrupuleusement respectées. Leur demande officielle, déposée en février dernier, a été suivie d’une requête formelle, et ils se considèrent comme la seule génération légitime pour cette célébration, en se fondant sur leur légitimité coutumière et la transmission officielle du pouvoir en mai 2024. Cependant, la faction dissidente des Noudjou, dont le mandat a officiellement pris fin en mai 2024, a également sollicité la même date pour sa propre festivité.

 

Le différend a atteint son paroxysme lors d’une rencontre avec le corps préfectoral, le 8 avril 2925. À cette occasion, une décision a été prise : la fête de N’Nowé serait reportée au 14 juin, tandis que la date du 7 juin serait attribuée aux Noudjou dissidents. Cette décision a provoqué une vive contestation de la part des chefs de N’Nowé, qui dénoncent une atteinte à leur légitimité et au respect des traditions. « La passation de pouvoir est claire », ont-ils affirmé. « Notre demande a été envoyée dans les délais, et la tradition veut que seul le groupe en fonction puisse organiser la fête », ont-ils insisté.

 

De leur côté, les représentants des anciens Noudjou ont déclaré que leur mandat étant arrivé à terme, ils n’avaient plus le droit d’organiser cette célébration. La crise s’intensifie alors que la communauté redoute une division profonde à l’approche des festivités.

 

Le préfet de Grand-Bassam en pompier 

 

Face à cette situation tendue, Mme Sidibé Nassou, préfet de Grand-Bassam, a tenté de jouer un rôle de médiatrice. Lors d'un échange téléphonique avec Sidi Terha, directeur général du journal L’Essor Ivoirien, dont nous avons accès au contenu, elle a appelé au calme et à la recherche d’une solution concertée. « J’ai demandé aux dirigeants traditionnels de se rencontrer pour apaiser la situation et respecter la tradition locale », a-t-elle déclaré. Elle précise également avoir sollicité l’intervention des rois de Bonoua et d’Ebra pour faciliter le dialogue, sans succès à ce jour.

 

La préfète affirme avoir utilisé tous ses moyens pour éviter l’escalade : « Depuis le début de cette crise, j’ai insisté pour que tout se passe dans le respect des règles et de la tradition. J’ai demandé aux différentes parties de laisser les aînés organiser leur fête le 7 juin, et de réserver le 14 juin pour les dissidents. Je suis déterminée à assumer les décisions qui seront prises », a-t-elle ajouté.

 

Ce conflit soulève des questions fondamentales sur la gestion des traditions, la légitimité culturelle et le rôle des autorités administratives dans la préservation de l’unité communautaire. Les habitants de Moossou attendent désormais une solution qui restaurera la paix et permettra à leur patrimoine de s'exprimer dans le respect mutuel. 

 

Modeste KONÉ

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