Dr Véi Bernard, ancien président de du MERCI et militant de longue date du PDCI-RDA, a réagi à la démission du professeur Maurice Kakou Guikahué de son poste de conseiller politique du président Tidjane Thiam. Sur fond de fraternité, il a adressé à l’intéressé une lettre ouverte, lui demandant de reconsidérer sa décision.

Monsieur le Vice-président et cher frère,

A peine remis difficilement de l’effet de surprise causé par l’annonce de ta démission du poste de conseiller politique du président du PDCI-RDA, le Président Tidjane Thiam, je viens par la présente t’adresser cette lettre ouverte en tant que frère à double titre :

-Frère d’abord de par notre région d’origine commune, la région ouest de la Côte d’Ivoire.

-Frère ensuite et surtout de par notre parcours commun au sein du mouvement politique le PDCI-RDA que nous avons embrassé depuis notre tendre jeunesse.

En effet, pour rappel, toi et moi faisons partie de la lignée de jeunes élèves et étudiants qui ont signé, dès avril 1969 avec Félix Houphouët-Boigny, père fondateur du PDCI-RDA, un pacte de fidélité et de loyauté à lui-même et au PDCI-RDA.

A la suite des pionniers comme :

-M. Koffi Konan Antoine ;

-M. Tano Brou Antoine ;

-M. Yobouet Lazare ;

-M. Djédjé Mady Alphonse ;

-M. Dongo Kouassi Jack ;

Pour ne citer que ceux-là, nous avons poursuivi cette marche avec Henri Konan Bédié.

Cher frère, tu sais que jurer fidélité et loyauté à un Parti politique sous-entend une résilience à toutes épreuves.

Tu en as déjà donné la preuve à plusieurs reprises :

-En 2015 alors même que le 12ème Congrès Ordinaire tenu en octobre 2013 avait confié au Président Henri Konan Bédié la mission de ramener le Parti au pouvoir d’Etat avec un militant actif, ce dernier a lancé l’Appel de Daoukro appelant le Parti à renoncer à cette option au profit d’un candidat non membre du Parti.

A cette époque, tu étais le N°2 du Parti et tu n’as nullement été associé à la conception et à la prise de cette décision lourde de conséquences politiques. Et pourtant, c’est avec courage, abnégation et détermination que tu as œuvré à la demande du Président Henri Konan Bédié à la mise en œuvre pratique de l’Appel de Daoukro.

-En 2017-2018, tu t’es dressé à tes risques et périls contre la tentative de fusion absorption du PDCI-RDA par le RHDP parti unifié. Ce qui t’a valu le surnom de Capitaine courage.

-A ta sortie de prison, alors même que tu as été mis aux arrêts dans l’exercice de tes fonctions au service du Parti, face à de violentes velléités de ta destitution de ton poste de Secrétaire Exécutif en Chef du PDCI-RDA, tu as résisté fermement comme un militant aguerri et formé par notre mouvement estudiantin, le MEECI sait le faire.

Alors aujourd’hui, il me paraît surprenant et incompréhensible que pour moins que tout ce que je viens de relater, tu ais décidé de quitter le gouvernail du navire PDCI-RDA en pleine zone de turbulence.

A qui penses-tu que ton acte porte préjudice ?

-A l’équipe dirigeante actuelle du Parti ?

Assurément pas.

-Au Président du Parti, le Président Tidjane Thiam ?

Peut-être oui mais ce serait faire preuve d’une grave erreur d’appréciation et d’une lourde méprise de l’objectif primordial de notre lutte amorcée depuis les lycées, collèges et à l’Université car comme le Président Tidjane Thiam l’a dit, lui-même dans son adresse aux militants pour annoncer sa démission, il a déclaré et je cite :

« Ce pour lequel nous nous battons est plus important que nos personnes ».

Cher frère, ce n’est donc pas l’amateurisme politique flagrant de ceux qui se proclament de façon péremptoire et ostentatoire être les Thiamistes de 1ère heure et de 1ère qualité qui doit nous détourner de notre mission première qui est celle de la lutte pour la survie de notre instrument politique : Le PDCI-RDA, héritage tutélaire à nous légué par Félix Houphouët-Boigny et Henri Konan Bédié, Parti fédérateur et ciment de la Nation Ivoirienne.

As-tu oublié le serment fait à Félix Houphouët-Boigny de demeurer contre vents et marées les gardiens du temple du PDCI-RDA ?

Je ne le pense pas. Mais alors que se passe-t-il ?

Certes tu as promis demeurer Vice-président, membre du Bureau Politique, et animateur du Parti à la base dans le Gôh, ta Région d’origine.

Mais cher frère, quand bien même ces niveaux de responsabilité soient importants et très utiles au Parti, je pense sincèrement et je sais que tu es d’accord avec moi que ta place n’est pas seulement à ces niveaux de responsabilité. La somme d’expériences acquises, le pacte de fidélité et de loyauté signé avec Houphouët-Boigny et poursuivi avec son successeur Henri Konan Bédié ne t’autorisent pas à baisser la garde au moment même où les assauts de l’adversaire politique se font de plus en plus violents, répétés et multiformes.

Ton acte de démission, à ce moment précis, entache l’image du Parti, désoriente les militants, porte un coup à la cohésion au sein du Parti, et fragilise l’espoir de la reconquête du pouvoir d’Etat.

Revisite ta posture actuelle, cher frère, au risque de faire passer en perte et profit les nombreux sacrifices que tu as consentis au service du Parti depuis la vie scolaire et estudiantine jusqu’à ce jour.

Fraternellement

Dr VEI Bernard, Ancien Président National du MEECI

(Mouvement des Elèves et Etudiants de Côte d’Ivoire), ton frère de longue date dont tu connais la sincérité, la fidélité et la loyauté au PDCI-RDA et à ces leaders respectifs.

M.G