Fête du Travail 2025 : Zadi Gnagna réaffirme son attachement au dialogue social
Zadi dévoile la stratégie qui a permis à la Confédération d’engranger des acquis en faveur des travailleurs
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La Confédération syndicale Plateforme nationale des Travailleurs de Côte d’Ivoire a sacrifié à la tradition de la fête du travail, ce jeudi 1er mai 2025, à Cocody Deux Plateaux, pour la 7e année consécutive.
Cette commémoration a été l’opportunité pour le président de la confédération, Théodore Zadi Gnagna, de renouveler son engagement en faveur du dialogue social, qu’il qualifie d’« instrument privilégié de règlement des préoccupations des travailleurs ».
Face à des revendications persistantes, notamment, salaires jugés insuffisants, conditions de travail dégradées, précarité croissante, vie chère, Zadi Gnagna a insisté sur la méthode syndicale adoptée par sa confédération : une lutte structurée, combinant pression et concertation.
Cette méthode de lutte, selon lui, aura permis au gouvernement d’avoir en face un interlocuteur crédible, respectueux de ses engagements d’où la signature avec le gouvernement des deux trêves sociales (2027-2022 et 2022-2027) consolidant ainsi le dialogue social dans un climat apaisé.
Il a notamment rappelé les avancées obtenues au cours de la dernière décennie, telles que le paiement du stock d’arriérés, l’intégration de 1 789 agents journaliers à la Fonction publique, et l’instauration de la prime ADO.
Cependant, le président de la confédération a reconnu la montée de certaines voix discordantes remettant en cause l’efficacité de la trêve sociale. « La trêve ne peut pas être la chicotte qui nous chicotte », a-t-il affirmé, appelant les jeunes militants à s’instruire de l’histoire syndicale du pays pour mieux comprendre les réalités des luttes passées. Il a également tenu à réaffirmer que, loin d’être un frein, la trêve représente un cadre constructif de dialogue et de négociation.
Tout en saluant les efforts du gouvernement ivoirien et du président de la République pour l'amélioration des conditions de vie des travailleurs, Zadi Gnagna a reconnu que « beaucoup reste à faire ». Et de réitéré l’engagement de la Plateforme à poursuivre les combats sociaux, notamment dans le secteur privé, où elle milite pour la revalorisation des minima catégoriels, la transformation du SMAG en SMIG, et de meilleures conditions dans le secteur agro-industriel.
Dans le secteur éducation, la confédération continue sa lutte pour l’extension de la prime d’incitation à tous les enseignants, et demande l’octroi d’une prime exceptionnelle aux enseignants, en reconnaissance de la pénibilité du métier et de son rôle dans l’édification nationale.
Zadi Gnagna plaide pour la libération d’Assi Duggary
Dans un contexte tendu marqué par l’arrestation du syndicaliste Assi Duggary, Zadi Gnagna a plaidé pour sa libération et pour l'annulation des ponctions salariales jugées « disproportionnées ». Il a lancé un appel solennel à la clémence du chef de l’État, Alassane Ouattara afin que le camarade Duggary « retrouve ses classes et ses élèves ».
Du côté du secteur public, les revendications demeurent nombreuses : « revalorisation de l’indice référentiel de base (IRB) de 233,457 à 350, mise en place d’une nouvelle grille salariale, transformation de la prime exceptionnelle en 13e mois, relèvement du coefficient de calcul des pensions, et respect des libertés syndicales dans les universités », a entre autres énuméré Pr. Aubin Kazon, porte-parole de la Coordination nationale des enseignants du supérieur et chercheurs (CNEC)
Pour sa part, Christian M’Bassidje, secrétaire général du Syndicat des Pompistes et Graisseurs de Côte d’Ivoire (SPGCI), a porté la voix des travailleurs du secteur privé, qui demandent entre autres la revalorisation du SMIG de 75 000 à 120 000 francs CFA, la transformation du SMAG en SMIG, et l’amélioration des conditions dans les secteurs de l’agro-industrie et des hydrocarbures.
Dans un climat marqué par des tensions et des grèves, la fête du Travail 2025 aura ainsi été l’occasion pour la Confédération de rappeler que le dialogue social reste une boussole essentielle pour faire progresser les droits des travailleurs en Côte d’Ivoire.
Lambert KOUAME
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