Transport urbain en Côte d’Ivoire : comment l’innovation digitale révolutionne le secteur
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Face à la croissance rapide des villes africaines, la mobilité urbaine devient un défi central. À Abidjan, où l’on recense plus de 17 millions de déplacements quotidiens selon l’Autorité de la Mobilité Urbaine dans le Grand Abidjan (AMUGA), le transport urbain repose en grande partie sur des PME, souvent issues du secteur informel. Les taxis « woro-woro » (13,84 %) et les minibus « gbaka » (19,18 %) représentent à eux seuls 33 % des trajets, bien devant les bus de la SOTRA (7,55 %).
Malgré leur rôle essentiel, ces PME doivent faire face à de nombreux défis : véhicules vétustes, faible accès au financement, formation limitée, gestion artisanale… Dans ce contexte, l’innovation digitale s’impose comme un levier décisif de transformation.
Des outils simples mais efficaces se déploient progressivement. Les applications mobiles de mise en relation, comme Yango, permettent aux chauffeurs de rentabiliser leurs trajets, d’éviter les retours à vide et de bénéficier d’une clientèle plus large. Pour les passagers, ces plateformes garantissent un service plus fluide, avec géolocalisation, estimation des trajets et paiements électroniques.
Les solutions de gestion de flotte offrent également des gains de performance : suivi des véhicules en temps réel, optimisation des itinéraires, planification de la maintenance… Autant d’outils qui contribuent à la réduction des coûts d’exploitation et à la professionnalisation du secteur.
Cette transformation s’accompagne d’initiatives concrètes. Le Projet de Mobilité Urbaine d’Abidjan (PMUA) a déjà formé plus de 2 100 opérateurs du transport informel, avec un objectif de 5 500 conducteurs formés d’ici fin 2025. Des campagnes d’enrôlement à la CNPS et à la CNAM viennent renforcer cette dynamique d’inclusion sociale.
Dans le même temps, des acteurs comme la SOTRA modernisent leurs systèmes via des solutions de billettique et des transports intelligents, illustrant une volonté de convergence entre innovation publique et privée.
Cependant, des freins subsistent : accès inégal à internet, faible maîtrise du digital, financement limité et cadre réglementaire à adapter.
Malgré ces obstacles, la transformation est en cours. Grâce aux technologies numériques et à certaines plateformes, les PME du transport ne sont plus seulement des solutions de fortune : elles deviennent des actrices majeures d’un système de mobilité urbaine plus moderne, plus inclusif et plus durable.
GZ
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