Hélas





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Le pouvoir Rhdp semble avoir réussi son chantage politique sur des cadres de GPS mis aux arrêts en décembre 2019.

Les informations de coulisse convergent. Elles révèlent qu’au moins un proche de Guillaume Soro récemment sorti de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), a décidé de quitter Générations et Peuples solidaires (GPS). Il a même réuni certains de ses proches ce week-end pour leur annoncer sa décision. Va-t-il déposer ses valises au Rhdp ? Prend-il simplement ses distances du mouvement créé par l’ex-PAN ? Part-il seul ? Part-il avec d’autres ex-détenus ou d’autres proches ayant échappé à la prison en décembre dernier ? Va-t-il se raviser ?  Les jours ou les semaines qui suivent nous situeront.

Selon les bruits qui nous parviennent, ce cadre sur le départ met en avant des désaccords profonds entre lui et le président de GPS sur la gestion et les visions du mouvement citoyen.  Sa décision ne serait donc pas un effet de son emprisonnement. Il n’aurait alors pas cédé à une quelconque pression pour recouvrer sa liberté. Cependant, la coïncidence de sa sortie de prison avec les sa volonté de quitter le bateau laisse confus.

Si cette défection venait à se concrétiser, elle serait indiscutablement l’un des résultats atteints par le régime d’Alassane Ouattara à travers cette vague d’arrestations opérée depuis décembre 2019. Déjà, l’un des objectifs de cette traque était manifestement de porter un sérieux coup d’arrêt aux activités de GPS sur le territoire ivoirien. Reparti en Europe après avoir échappé à une arrestation, et peut-être à pire que ça, le 23 décembre, Guillaume Soro a rapidement donné un nouveau souffle à son mouvement que l’on voulait phagocyter. Il a nommé une nouvelle direction nationale qui s’est aussitôt mis au travail pour pérenniser l’implantation et l’influence de GPS.

L’autre objectif visé à travers ces arrestations était visiblement le chantage politique. Le pouvoir a certainement voulu avoir à l’usure les prévenus. On se souvient que quelques jours après leur arrestation et leur détention à la Maca, il a été décidé de les disperser. Beaucoup d’entre eux ont ainsi été transférés dans différentes prisons du pays, avec des conditions de détention parfois exécrables que leurs avocats ont d’ailleurs dénoncées à maintes reprises. Isolés, maltraités, ils pouvaient être plus vulnérables devant toutes sortes de propositions, a certainement espéré le Pouvoir. Dix mois après, une dizaine de ces prisonniers politiques ont été libérés sous contrôle judiciaire. Une série de privations leur sont imposées par le doyen des juges d’instruction. Celui-ci leur interdit notamment de communiquer entre eux ou de participer à des activités politiques. Autant de restrictions qui viennent confirmer les dessous politiciens de leur incarcération. En dix mois, la justice n’a évidemment pas trouvé de preuves accablantes de leur implication dans un quelconque projet de coup d’Etat comme l’a fait croire, au départ, le procureur d’Abidjan. Ils n’ont pas été jugés durant ces neuf mois, et ne le seront peut-être jamais. Surtout ceux qui auront accepté le marché politique proposé par le régime. D’autres par contre, la grande majorité de ces détenus présumés innocents, ont choisi des rester fidèles à leur conviction, quelle que soit la sentence. Qui vivra verra.  

Cissé Sindou        

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