Les transporteurs à l’épreuve de la fermeture de la frontière de Nigouni





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Depuis la fermeture de la frontière de Nigouni, les transporteurs et leurs convoyeurs sont dans le désarroi, a constaté l’AIP vendredi 18 février.

À peine 200 mètres après Nigouni, dernier village ivoirien avant la frontière malienne, se tiennent statiques plus de 100 camions. Attroupés autour d’un cuvette remplie de riz, les conducteurs et leurs apprentis essaient de se remplir l’estomac pour survivre.
Un peu plus loin, un autre groupe patiente. “Le repas n’est pas encore prêt”, fait savoir en langue Malinké le conducteur malien, Sako Sory, qui s’est mué en cuisinier pour l’occasion. Quelques minutes plus tard, tous se ruent vers le repas qui est prêt. Dans ces conditions de manque, il ne faut pas se faire prier au risque de dormir le ventre creux.
“On s’organise pour pour préparer ensemble. Actuellement, on n’a plus d’argent. On est obligé de quémander avec nos amis qui sont autorisés à passer la frontière avec les produits de première nécessité”, a confié Souleymane Sanogo, un autre conducteur qui appelle les autorités de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) à tenir compte de ceux qui peinent pour gagner quotidiennement leur pain.
Prendre un bain relève aussi d’un autre défi. “Nous devons, avec des bidons, aller chercher l’eau au forage situé à environ un kilomètre. Cela est très éprouvant. Donc on fait comme on peut”, a affirmé un apprenti de remorque, Ahmed Diabagaté.
La nuit tombée, chacun se débrouille comme il peut. Certains dorment dans les camions alors que d’autres restent à la belle étoile avec les nombreux moustiques et les autres risques, racontent-ils à l’AIP.
Les malades, eux, se comptent en dizaine. Ils se contentent de tisanes et les plus atteints sont évacués soit à l’hôpital général de Tengrela, soit dans un dispensaire rural malien.
Les conditions de vie à la frontière de Nigouni, comme on le constate, deviennent de plus en plus difficiles pour les chauffeurs et leurs apprentis qui ne comptent désormais que sur une décision salutaire de la CEDEAO pour renouer avec leurs activités et avec une nouvelle vie.
La plupart de ces conducteurs et apprentis sont maintenus à cette frontière depuis le 9 janvier 2022, date officielle de la fermeture des frontières avec le Mali comme décidé par la CEDEAO.
 
(AIP)
 

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