Sommet sur le financement des économies africaines : "On ne peut pas demander à l'Afrique de ne pas s'endetter"





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Le 18 mai, le Sommet sur le financement des économies africaines réunira de nombreux chefs d'Etat africains pour parler du ralentissement économique d'après-crise (sanitaire), qui a touché le monde entier et particulièrement le continent africain qui enregistre en 25 ans sa première récession et un recul du PIB de 2,1%. Toutefois, la situation africaine est à relativiser, explique Chicot Éboué, Professeur des universités en Sciences Economiques à l’Université de Lorraine.

TV5MONDE :  Après un an de crise sanitaire, l’Afrique vivra sa première récession en 25 ans avec un recul du PIB de 2,1% : la pandémie est-elle la seule raison de ce recul économique ?

Chicot Éboué : Non, la pandémie n’est pas la seule cause. D’abord quand on parle d’Afrique, il faut différencier les pays. L’Afrique francophone se porte mieux qu’une partie de l’Afrique anglophone. Mais il y a aussi des pays qui s’en sortent bien, comme le Nigéria qui a un taux de croissance de 1,2% pour 2020, ou le Ghana qui se portait bien avant la crise. Il y a aussi les pays qui ont beaucoup de ressources naturelles comme l’Angola et la Zambie et qui arrivent au terme ce que qu’on appelle « le super cycle de matières premières «  ( NDLR : une hausse des prix des ressources naturelles sur plusieurs années) depuis 2015.

La situation était tout à fait prévisible. Mais en France, on a aussi un recul de 5,2%, dans un pays où le taux de croissance est deux fois inférieur à la moyenne africaine. Il est donc normal que le confinement intégral ait aussi abouti à un recul du PIB africain.

TV5MONDE : La dette africaine a-t-elle aussi eu un rôle dans ce constat ?  

Chicot Éboué : La dette n’est pas la cause de ce recul. On exagère la question de la dette des pays africains en Europe. En 2020, la France avait un taux d’endettement public de 120% du PIB : la part de la dette publique dans la richesse produite par le pays était donc 1,2 fois supérieure. Mais c’est le cas dans beaucoup d’autres pays européens. La pandémie a créé un bond de la dette parce que les états ont dû soutenir leur activité économique et l’emploi. Les pays européens avaient, eux, un partenaire central : la Banque centrale européenne, qui a injecté massivement des liquidités sur les marchés de capitaux, de façon à racheter les titres de la dette publique. Lire la suite ici

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